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mardi 31 mai 2011

Ostéopathie : définition et traitements


Définition
Selon la définition validée par la l’Académie d’Ostéopathie de France, l’Ostéopathie est « un art qui consiste à diagnostiquer et à traiter par la main les dysfonctions de la micro-mobilité des tissus du corps humain qui entraînent des troubles pouvant perturber l’état de santé ».

L'ostéopathie est une « médecine manuelle ». Ses praticiens palpent les corps pour déceler les tensions ou les déséquilibres qui causent des malaises ou des maladies, puis font des manipulations pour rétablir l'équilibre. D’après eux, l'ostéopathie est un système complet comportant ses propres modes de diagnostic et de traitement. Elle permettrait de soigner une grande variété d’affections.


Pour l’ostéopathie, tous les maux, physiques aussi bien que psychologiques, ont des résonances partout dans le corps. Ainsi, les mauvaises postures, les accidents, le stress ou les pensées négatives ne perturbent pas un seul système (musculosquelettique, digestif, neurologique, vasculaire, hormonal, etc.), mais tout l’organisme. Pour soigner chaque problème, il faut donc rétablir l'harmonie dans le système musculosquelettique et dans chacun des autres systèmes.

Dans le langage des ostéopathes, cette harmonie se traduit souvent par les termes mobilité et motilité, la motilité désignant l’ensemble des mouvements propres à un organe ou à un système. Un corps en santé serait doté d’une excellente motilité, non seulement dans ses articulations, mais dans tous les tissus du corps : os, muscles, nerfs, ligaments, tendons, fascias, liquides, etc.

L’une des caractéristiques distinctives de l’ostéopathie est d’ailleurs de prendre en compte l’ensemble de la structure du corps et de tous ses mouvements, qu’ils soient larges et puissants ou qu’il s’agisse de fluctuations à peine perceptibles.

Principes fondamentaux
  • Le premier des 4 principes fondamentaux de l'approche stipule que la structure gouverne la fonction, c'est-à-dire que les diverses fonctions corporelles seraient en étroite interdépendance avec la structure du système musculosquelettique,
  • Le deuxième principe affirme qu'il y a unité fonctionnelle : il serait techniquement impossible qu'il se passe quoi que ce soit dans une partie du corps sans que les autres parties ne soient influencées. Ce qui explique que les manipulations se font parfois sur des zones éloignées du centre de la douleur - sur le diaphragme pour traiter le dos, par exemple,
  • Les troisième et quatrième principes concernent davantage l’aspect préventif de l’ostéopathie : le rôle des artères est absolu - dans un corps bien irrigué, il n'y aurait pas de congestion ni de dégénérescence cellulaire - et il y a autorégulation - le corps posséderait ou pourrait générer les substances et les processus requis pour se soigner.

L'ostéopathe ne s'intéresse pas simplement à un malaise, mais considère le patient comme un tout devant être évalué dans son ensemble. Il doit découvrir de façon précise l'origine des tensions et des blocages qui restreignent la mobilité des différents tissus. Les ostéopathes sont donc formés longuement pour acquérir une profonde connaissance des structures corporelles (os, articulations, organes, viscères, muscles, etc.) ainsi qu'une extrême finesse du toucher, capable de détecter des tensions cachées ou des mouvements particulièrement subtils. Malheureusement, le terme ostéopathie, avec son préfixe grec osteo signifiant à la fois « structure » et « osseux », peut donner une image trop restrictive de l'approche.

Des manipulations variées et précises
On peut regrouper ces manipulations en 4 catégories principales.
  • Les manipulations fonctionnelles permettent au thérapeute, avec l'aide du sujet, de mobiliser les tissus (muscles, articulations, liquides, membranes, etc.) et d’induire un état de relâchement suffisant pour permettre l’autocorrection d'une lésion. On pourrait dire que ces manipulations « accompagnent » la lésion,
  • Les manipulations structurelles demandent d’appliquer une certaine impulsion sur une structure, cette fois pour « s’opposer » à la lésion (pour libérer une vertèbre qui ne bouge plus, par exemple). Parfois désagréables, mais pas douloureuses, elles peuvent provoquer un craquement (bien que le craquement n'indique pas que la manipulation soit réussie),
  • Les manipulations viscérales ont pour objectif de redonner le maximum de motilité aux viscères (intestin, foie, rate, poumon, etc.). Ceux-ci seraient en lien avec certains symptômes de troubles fonctionnels,
  • Les manipulations crâniennes sont très subtiles et pourraient ressembler à une simple imposition des mains. En réalité, il s'agit de très légers mouvements qui permettraient de rétablir la délicate mobilité des os du crâne et d’agir sur le mouvement respiratoire primaire. Ces manipulations ont été conçues au début du XXe siècle par l'ostéopathe américain William G. Sutherland. S’en inspirant, le Dr John E. Upledger a mis au point, dans les années 1970, une technique spécialisée, la thérapie craniosacrale. Celle-ci s’attache exclusivement au fluide céphalo-rachidien et aux membranes qui entourent et protègent le cerveau et la moelle épinière.

Mentionnons également l'existence de l'ostéopathie aquatique qui a recours à des manipulations classiques, mais pratiquées dans une piscine chauffée. Elles favorisent une plus grande détente, une meilleure réceptivité du corps (qui est soutenu par de petits flotteurs) et facilitent l’accès aux mémoires émotionnelles.

La reconnaissance officielle
Depuis la loi Kouchner de mars 2002 (art. 75), qui reconnaît le titre d'ostéopathe et de chiropraticien, l'ostéopathie pratiquée par les non-médecins n'est plus illégale en France. La formation est cependant sous contrôle du Ministère de la Santé. Les médecins, quant à eux, peuvent la pratiquer comme une orientation d'exercice, tout comme un homéopathe ou un acupuncteur.
Le creuset de pratiques et les différences de statut professionnel (médecins, kinésithérapeutes, non-kiné non-médecin) ont conduit à des tractations serrées entre les différentes associations représentatives.
Ce n'est que le 27 mars 2007, après plusieurs manifestations d'étudiants en écoles privées d'ostéopathie non-médicale et un recours en Conseil d'État, que les décrets paraissent au Journal officiel.

Les ostéopathes ont maintenant une pratique réglementée et peuvent être consultés en première intention. L'art. 1er dispose : « Les praticiens justifiant d'un titre d'ostéopathe sont autorisés à pratiquer des manipulations ayant pour seul but de prévenir ou de remédier à des troubles fonctionnels du corps humain, à l'exclusion des pathologies organiques qui nécessitent une intervention thérapeutique, médicale, chirurgicale, médicamenteuse ou par agents physiques ».

En d'autres termes, l'ostéopathie est admise en tant que médecine douce, mais ne doit pas se substituer au soin de pathologies nécessitant des interventions médicales poussées (notamment l'usage de médicaments ou l'intervention chirurgicale). De plus, la pratique de manipulations du rachis cervical ainsi que la pratique de manipulations du crâne, de la face et du rachis chez le nourrisson de moins de six mois sont réservées aux titulaires d'un diplôme médical ou paramédical, ou nécessiteront un diagnostic établi par un médecin attestant l’absence de contre-indication médicale à l’ostéopathie. En pratique, cette attestation est loin d'être évidente à obtenir pour le patient.

Le 21 juillet 2009 a été votée la Loi « HPST - Bachelot » portant réforme de l'hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires. Des modifications sur les textes concernant l'ostéopathie ont été apportées.

En Europe, il arrive que des médecins utilisent les termes d'ostéothérapie et d'ostéothérapeute pour se distinguer des ostéopathes non-médecins. Certaines facultés de médecine proposent d'ailleurs sous le nom d'ostéothérapie un enseignement postuniversitaire de la pratique des manipulations vertébrales.

Applications thérapeutiques de l'ostéopathie
En traitement
L'ostéopathie est d'abord reconnue pour sa capacité à soigner les douleurs et les problèmes liés au système musculosquelettique, dont plusieurs formes de maux de dos. Selon une recherche menée auprès de 3 000 ostéopathes américains, plus de la moitié de leurs traitements y est reliée.

Il s'agit à la fois de problèmes aigus - comme les entorses, les fractures et les blessures sportives -, ou chroniques - comme les hernies discales, les lombalgies, les douleurs articulaires, les douleurs périnatales, les scolioses et les tendinites. La fasciite plantaire, l'épine de Lenoir, les problèmes articulaires causés par les mouvements répétitifs et le syndrome du canal carpien sont également traités par les ostéopathes. Les problèmes du thorax et du cou liés à une posture de travail crispée au-dessus d'un clavier d'ordinateur sont des motifs de consultation de plus en plus fréquents.

Selon les praticiens, l'approche serait aussi en mesure d'intervenir sur plusieurs autres systèmes, ce qui lui permettrait également de soulager ou de soigner les affections suivantes :
  • Les troubles circulatoires des membres inférieurs, les hémorroïdes, la congestion veineuse, les palpitations, etc. (système cardiovasculaire),
  • Les flatulences, la constipation, l’acidité gastrique, les troubles hépato-biliaires, etc. (système digestif),
  • Les douleurs et dysfonctions gynécologiques, les cystites, la stérilité fonctionnelle, l’énurésie, etc. (système génito-urinaire),
  • L’asthme, les otites moyennes (une manipulation permettrait de drainer l'oreille moyenne), les rhinites, les sinusites, les vertiges, les migraines, les bourdonnements, etc. (systèmes oto-rhino-laryngologique et pulmonaire),
  • Les états dépressifs, le stress, l’anxiété, les troubles du sommeil, etc. (système neurologique).

En prévention
Depuis quelques années, l'approche met de plus en plus l'accent sur la prévention, en particulier au moment de la grossesse. L’ostéopathie pourrait traiter certains problèmes fonctionnels de la grossesse, comme les douleurs articulaires, les douleurs lombaires et les problèmes de digestion. Un examen permettrait aussi de vérifier la mobilité du bassin et de l’axe vertébral de la femme enceinte afin de favoriser le bon déroulement de l’accouchement. Une étude de cohorte publiée en 2003 fait valoir que le traitement ostéopathique pourrait aussi réduire les complications liées à l'accouchement.

Toujours dans un contexte de prévention, on recommande également que les nouveau-nés subissent un examen ostéopathique dans les semaines qui suivent leur naissance. On pourrait ainsi corriger des traumatismes causés par l'accouchement, qui pourraient influer sur la mobilité des jonctions des os du crâne et occasionner des troubles fonctionnels ultérieurs.

Réserves et contre-indications
L’ostéopathie ne peut pas et ne prétend pas guérir les maladies dégénératives (cancer, sida, sclérose en plaques, etc.), les maladies génétiques (fibrose kystique, myopathie congénitale, etc.) ou les maladies infectieuses (tuberculose, tétanos, etc.).

La prudence est de mise lorsque l’on souhaite consulter en ostéopathie. Le praticien doit évaluer les facteurs de risques potentiels selon la condition médicale de chaque individu. En outre, certains effets secondaires, comme une aggravation des symptômes, des problèmes de comportement, de l'irritabilité, des vertiges, de légers maux de tête, de la fatigue, une raideur, une douleur ou un inconfort à l’endroit où il y a eu manipulation peuvent apparaître à la suite du traitement. 
Il semble toutefois que 75 % de ces effets disparaissent après 24 heures.

Le traitement en pratique
L'ostéopathie s'ajuste en fonction de chaque patient. Selon le type de douleur, sa localisation et sa fréquence, selon la rigidité des tissus, leur chaleur et leur capacité à bouger, le praticien pourra déterminer si le problème est d'origine organique, inflammatoire, traumatique, osseuse, ligamentaire ou musculaire. Les traitements ne seront pas les mêmes pour un enfant ou un sportif, une personne anxieuse ou un accidenté, etc.
Une séance en ostéopathie dure généralement de 30 à 60 minutes.
Selon le cas, le sujet demeure habillé ou est en sous-vêtements. Il peut être couché (dos, ventre, côté), assis ou debout, parfois dans des postures inhabituelles. Il pourra avoir l'impression d'être « tordu dans tous les sens » ou, au contraire, à peine ressentir les mouvements lents et de petite amplitude du praticien.

En moyenne, un traitement comprendra de 4 à 6 séances, à des intervalles de 1 à 3 semaines. On peut ressentir des courbatures pendant quelques jours après les traitements. Selon le type de problème, il arrive que l'ostéopathe donne des exercices à poursuivre à la maison.

Remboursement de l'ostéopathie
La Sécurité sociale ne rembourse pas les actes liés à l'ostéopathie. Certains médecins-ostéopathes se font rembourser en dépassement d'honoraires, ce qui est illégal.

La consultation d'un ostéopathe non-médecin n'est pas prise en charge par la Sécurité sociale, puisqu'il s'agit d'un praticien ni médical ni paramédical. Depuis l'apparition d'un cadre légal en 2002, dans le cadre de contrats spécifiques, certaines complémentaires santé remboursent une partie des frais liés à la consultation d'un ostéopathe (soit par un coût maximum par séance, soit par un forfait annuel maximum).

Les ostéopathes non-médecins sont des professionnels autonomes, indépendants de toute instance législative ou ordinale, mais bien évidemment soumis au code civil et pénal, comme tout citoyen. Le médecin-ostéopathe, quant à lui, est soumis au Code de santé publique, au Code de déontologie médicale, au Code de la Sécurité Sociale et au conseil national de l'Ordre des médecins.

Depuis le 29 décembre 2007, et au vu de l'article 58 de la loi de finances pour 2007, les ostéopathes sont exonérés de TVA.

La fourchette du coût d'une séance chez l'ostéopathe se situe entre : 
40 € et 70 € pour une séance de 30 mn à 1 heure

Annuaires des Ostéopathes en France : ICI ou ICI

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